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Ressortir du terrier

Avec la cordiale autorisation de Jean François Paillard, pour la diffusion de son texte "mon ami Terrier - Va au restaurant"

Que Terrier se trouve à la table Bombard (Alain) ne me laisse pas indifférent. En tout cas c’est ce que j’ai lu parmi les marins célèbres, avec mon nez « d’enrhubé ».
Bombard-Terrier, sauveteur, survie, urgence, le canot de sauvetage. Il procède à une leçon de sauvetage des lieux. Il s’adresse à l’enfant, pour l’enfant, mais aussi pour son environnement qu’il transforme par le décalage situationnel qu’il crée avec l’enfant.
Procéder à une surenchère, surdimensionner, au point qu’on en reste coi… bras ballants et bouche cousue.
C’est un des procédés récurrents de la pratique en notre espace de vie éducatif. Je passe le plus clair de mon temps à changer le repère. Tu me dis blanc, je te réponds « en es tu sûr ? je le vois noir, regarde, à l’intérieur ». Oui, je te taquine, mais j’interroge ce que nous voulons voir, ce que nous voulons montrer et dire, ce qu’on nous montre, ce qu’on nous dit de voir, ce qu’on se dit de voir. Je t’oblige davantage à questionner qu’à répéter, et à répéter et créer malgré les questions parfois, grâce à elles en d’autres moments, dans l’imperfection nullement irréprochable. Le couple moteur de notre moment mécanique, questionner/ agir/ questionner/ agir.

Terrier fait les deux et pousse l’enfant dans ce champ hurlé.

Il est nécessaire cependant dans ce procédé d’être l’accompagnant de l’enfant. De sentir l’état de déstabilisation pour le soutenir si la situation, créée à l’image de Terrier, le bouleverse trop. En fonction de la personne enfantine, tout sera bon : humour, calin, encouragement, injonction, excuses … une obligation pour l’éducateur porteur de cette praxis, ne pas abandonner l’enfant.
Si je déclenche une provocation au question/ agir, je dois donc accepter que l’enfant reprenne aussi au vol ce que je lui ai lancé comme « leçon ». La réponse à Terrier pourrait être immédiate. L’enfant se remettrait à crier, mais cette fois en imitation de la mélodie des steppes. Dans ma situation d’espaces éducatifs, j’applaudirais à cette proposition. J’encouragerais cette nouvelle exploration. Pour le moins, je permettrais que cela soit enregistré dans notre mémoire pour en ressortir l’exploration à un autre instant si cela ne peut se faire dans ce temps présent.
La question émergente de la « leçon » aura déclenché un nouvel agir, à développer immédiatement ou à différer, mais à ne pas oublier.

Ces cris que je pousse n’agissent pas que sur les enfants. Ils touchent leur monde, leur environnement d’adultes. Ils me touchent moi même. Ils nous bousculent au risque de nous déstabiliser. Il faudrait alors que Terrier interroge aussi père et mère, séparément : nous sommes nous compris ? Afin de pourvoir poursuivre en confiance l’exercice de cette voie dont il est responsable et décisionnaire.

Erwan Redon / Marseille, 13 mars 2016
Voir le site de Jean françois Paillard - Territoire3

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